Richard III au fort du Murier
Richard III; Voilà sans doute l’une des oeuvres les plus connue de notre très renommé cousin britannique: William Shakespeare. Comme toutes ses pièces, celle-ci est profondément encrée dans notre humanité. On y parle de pouvoir, de haine et d’amour, de jalousie et de désir. Richard de Gloucester, dernier rejeton boiteux de la lignée des York, décide de trahir sa propre famille pour accéder au trône. C’est à ce chef-d’oeuvre que la compagnie théâtrale amateur «Scène en vie» s’est attelée sous la direction de Benoît Kopniaeff. Une pièce fleuve (environ trois heures) qui trouve toute sa résonance moderne dans un site se révélant idéal: le fort du Murier. Et c’est avec ingéniosité que le jeune metteur en scène a su tirer pleinement profit de ce site collant si bien an personnage central. Là, Richard III se fait tour à tour comploteur, séducteur et traitre. Et tant lès lumières que la musique métallique en ajoutent à ce jeu tout en clair-obscur. C’est ainsi que les excavations, les remparts, les nom bréuses entrées et les casemates sont utilisés, apportant la nécessaire dynamique à une pièce aussi longue et plongeant le spectateur au coeur de ce drame historique. L’autre grande réussite de cette mise en scène, c’est assurément le parti pris scénique de cette jeune troupe mettant on relief et avec pertinence la symbolique de cette pièce: une histoire de clans qui s’affrontent et s’entre-tuent. C’est dans l’esprit Maori et Kabuki que «Scène en vie» est allé puiser ses sources. Maquillage blafard des vi sages avec des marques de recon naissance, costumes du Japon mé diéval permettent ainsi à celui qui ne connaît pas son Richard III sur le bout des doigts de suivre sans peine des scènes se succédant vers tou jours plus de tyrannie sanguino lente. Et c’est par quelques effets pyrotechniques et des danses guer rières, les Akas Maori, que s’achève le spectacle, redonnant toute la force à cette oeuvre épique. Celui qui souhaite pénétrer dans ces contrées épiques ne manquera sous aucun prétexte la dernière représen- tation, ce soir samedi 24 juin à 21 heures au fort du Murier.